vendredi 27 décembre 2013

Kate Moss : Une Créature céleste...

Dans un monde où la culture change aussi rapidement que l'humeur d'une femme enceinte, les stars apparaissent sur le glorieux tapis rouge et, d'une manière quasi simultanée, s'effacent et retombent dans la masse plébéienne. 
En effet, dans le flux perpétuel de la rivière qui est la vie, les divers objets y flottent et naviguent pour finalement se jeter dans l'infini de la mer, leur passage dans ce cours d'eau sera bref, inutile et insignifiant ; image plutôt allégorique au scénario de nos vedettes : bien qu'ayant été le phénomène du moment, la culture perpétuellement changeante et le temps bien trop pressé feront en sorte que cette personnalité, sûrement formidable je n'en doute point, fondera tout de même dans l'abîme de l'océan avec le restant des déchets que transporte la rivière.
Mais alors, dans ce flux constant, est-ce possible d'avoir un quelque chose si vorace, si puissant qu'il demeurerait éternellement dans cette rivière sans jamais disparaître dans l'abîme de la mer. Une personne peut-elle posséder l'immortalité? Peut-elle aller contre le courant et devancer les forces du flux pour demeurer à jamais aux côtés de la vie. Devra-t-elle forcément se mélanger un jour à l'histoire, ne peut-elle pas éternellement égaliser le présent?

Journaliste et artiste Russel Marshal a fait de Kate Moss le sujet d'une exposition à la galerie d'art moderne de Londres surnommée Imitate Modern, lieu où la créativité de l'art urbain est glorifiée. Pour son exhibition Inside Kate Moss : 40 - A retrospective, l'artiste a sélectionné diverses photos de l'icône qui seront présentées dans dix couleurs différentes et, chacun des portraits choisis dévoilent une face de l'être qu'elle est. Il fait l'éloge de l'anglaise en célébrant ses quarante ans comme il se doit. Sa personne, tant noire et obscure que douce et innocente, transparaît derrière ses portraits. C'est dans son essence même que se cache l'immortalité, c'est dans son allure que se révèle sa puissance céleste et dans ses yeux, sa volonté infinie de vie. Dominant le flux de la rivière, elle refuse le sort de l'homme se déclarant comme être immortel, cela tout en admirablement maintenant sa modestie naturelle, innée. Ayant créé son propre flux, sa propre unité de temps, elle est perçue telle une créature divine insoumise aux lois de la nature, au sort indéniable de l'homme.
Le désir rongeur d'immortalité semble être assouvi chez notre mannequin, sans même le vouloir, elle tiendra comme adversaire éternel la mort...
rock chic model mother love



Westwood geisha



never complain never





















london girl

jeudi 19 décembre 2013

Le Minimalisme: Le Reflet d'une Âme lucidement épurée...

Le minimalisme, est-ce un élan ascétique ou tout bonnement une volonté de simplicité? Après un nombre effrayant d'années où l'on a prôné le soit-disant progrès technologique, aurait-on finalement réalisé l'erreur de nos valeurs? Peut-être a-t-il fallu la sortie du cinquième iPhone pour prendre conscience du danger de ce fatale progrès, du trou noir qui nous guette, de cet inassouvissement éternel.
Le retour du minimalisme miroiterait alors le retour du passé lointain, du passé oublié et éperduement caché sous la poussière de nos sociétés, de nos cerveaux hébétés. Après un élan euphorique d'ornementation excessive, d'exaltation surdimensionnée, de "progrès" incessants, le temps se serait-il finalement arrêté? Les eaux qui créaient d'antan de la fausse profondeur dû à leur agitation injustifiable, se seraient-elles calmées. 
La divine sérénité qu'a retrouvée la mer se verra alors être reflétée dans l'âme de l'homme, une âme enfin délivrée de ses désirs vaniteux. Les eaux calmes de l'homme épuré qui paraissent sans vie aucune sont en réalité celles-là seules qui ont de la vie, de la profondeur. C'est ainsi que l'allure minimaliste expose un quelque chose d'insipide illusoire uniquement, car c'est précisément cette dernière qui est la plus profonde, la plus réfléchie. Ce style n'exprime rien à l'homme passif, il demeure muet et paraît dépourvu de vie, mais derrière sa pâleur apparente transparaît un esprit penseur. En effet, le minimalisme véritable ne peut être acquis qu'après une prise de conscience, une lucidité totale qui émane de longues recherches scrupuleuses et exigeantes. Après seulement l'homme sera-t-il réellement épuré...




samedi 14 décembre 2013

Just Cavalli : Un Voyage vénérant une Beauté exubérante...

Pour sa deuxième ligne, l'architecte Roberto Cavalli nous emmène à l'aventure vers de terres plus éxotiques. Nos yeux, eberlués par les motifs dansants et absorbants, se promènent sur les tenues et la conscience se retrouve elle aussi en train de voyager comme sur un tapis volant en direction des pays qui connaissent une autre joie, une joie colorée et vivante.
Ayant tenu l'ancienne Perse comme égérie, Cavalli fait danser l'orient et l'occident ensemble : les coupes modernes et tranchantes s'accouplent avec les imprimés traditionnels du moyen Orient faisant des tenues une collision oh, si fascinante et bien trop éléctrique pour ne pas être captivé par l'attitude que projette la collection.
L'artiste ouvre des portes de notre conscience dont on ignorait l'existence même, il nous permet de percevoir l'univers qui est le notre sous un angle nouveau, un angle meilleur rempli de vie et d'énergie. A l'instar de l'effet d'une puissante drogue, la collection pre fall 2014 de Just Cavalli transforme le monde en un univers où est chantée la gloire d'une beauté dansante, exubérante et submergée d'énergie intense...


Just Cavalli
pre fall 2014

Just Cavalli
pre fall 2014
Just Cavalli
pre fall 2014
Just Cavalli
pre fall 2014




dimanche 8 décembre 2013

L'Ascèse : Une exigente purification d'âme et corps...

Le nouvel an, simultanément à son apparition, fera germer en moi le plus tyrannique des impératifs intérieurs : la volonté d'ascétisme.
C'est uniquement après une purification intense que l'âme pourra commencer à se connaître soi-même. En effet, elle est pour l'instant aveuglée par le brouillard qui est la société, comme si polluée par les miasmes de ce bas-monde, elle s'est égarée au milieu de toutes ses pensées incomplètes et insensées. Il est finalement temps de mettre de l'ordre dans les idées, une structure sévère et réfléchie devient alors inévitable.
Conséquemment à une fureur et anarchie exaltées dans le Grunge, j'aspire désormais à une élévation, à un ordre suprême et véritable. Après avoir voyagé vers l'abîme avec le mal à mes cotés, je me retrouve être éprise par l'ardent besoin de jaillir comme une flèche vers les astres où règne le Bien. L'élévation m'est finalement visible et je ferai de l'ascèse mon arme secrète, mon guide invisible vers le royaume de l'homme.
Comme l'a professer Frabrice Luchini à propos de Nietzsche : " La volonté nietzschéenne prend appui sur sa propre vitesse. Elle est une accélération du devenir qui n'a pas besoin de matière. Il semble que l'abîme, comme un arc toujours tendu, serve à lancer ses flèches vers le haut. Près de l'abîme, le destin humain est de tomber. Près de l'abîme, le destin du surhomme est de jaillir, tel un pin vers le ciel bleu."
Le nouvel an témoignera ma renaissance. L'homme révolté, mort au fond de l'abîme, cèdera sa place au surhomme qui jaillira vers des terres pures.



DKNY
pre fall 2014

L'allure subira également une transformation foudroyante : La fureur obscène et chaotique des tenues sera travestit en une apparence lucide et sévère qui provient de l'exigence qu'ordonne l'ascèse. L'attitude simpliste et épurée miroitera l'austérité d'une vie privée de tout besoin inutile.
Ayant finalement appris à nager dans l'abîme et devancer le brouillard de l'ignorance, l'année 2014 jaillira vers les cieux en se déclarant tant puissante et lucide que simple et pure...

Adam Lippes
pre fall 2014












Reef Krakoff
pre fall 2014








samedi 30 novembre 2013

Le Mannequin : Une Âme libre et insouciante...

Le mannequin, n'est-elle pas une créature sublime, une créature fascinante, une créature qui capture notre regard et fait de nous de simples idolâtres tristes et envieux. Serait-elle dotée d'un pouvoir surréel lui permettant de totalement supprimer le monde qui l'entoure, devenant ainsi plus que l'unique objet de notre perception.
Comme si habitant un autre univers, la top-modèle semble mener sa vie dans les sphères plus hautes que ce bas-monde. En effet, elle projette une telle indifférence pour le décor qui entoure sa personne, que l'on pourrait penser d'elle une âme supérieure, une âme libérée de tout besoin terrestre. 
Il y a un quelque chose d'inhumain dans son allure, un quelque chose de puissant qui émane de son désintéressement pour toute crétinerie humaine. Il est vrai, s'étant détaché de son monde, elle a laissé place à une ataraxie absolue qui a si puissamment submergé son esprit que cet état d'âme se dévoile dans son allure même et ceci transparaît comme une sorte de zen attitude, une attitude qui se veut décontractée et insouciante mélangée de puissance et d'hardiesse.
Comme si libérée de toutes les chaînes invisibles communément nommées désirs et valeurs, le mannequin se voit capable d'errer dans une réalité supérieure plus sereine et plus puissante, de là découle peut-être son attitude, il est vrai, quelque peu condescendante...








dimanche 24 novembre 2013

Le Bordeaux : Une Enigme puissamment séductrice...

Le caractère hostile de l'hiver me mène à désirer une allure autant dure et puissante que la saison. Il est vrai, l'influence qu'a le monde extérieur sur mon monde intérieur ne cessera de m'épater. C'est alors que je me retrouve avec une volonté de domination, celle qu'a le vent sur les feuilles mortes, une volonté de chaleur chatoyante, telle la cheminée du bon vieux chalet ou le chocolat chaud sur les pistes de ski et, également une volonté de mystère qui se retrouve dans les bruits que chantonne la bise.  Ce mélange de puissance, de douce chaleur et d'un quelque chose d'énigmatique incarnent la couleur bordeaux. En effet, elle est tant douce et sensuelle que puissante et austère ; de là émane son caractère indéchiffrable.


hommage à Guy Bourdin
de NARS
Ce bordeaux évoque également la fameuse femme fatale.
Tel un parfum ensorcelant, elle détient une arme tant maléfique que séductrice qui n'est autre que sa sensualité. Elle capture le regard des hommes et fait germer en eux un désir malsain qui résultera en un malheureux inassouvissement tourmenté.
La femme fatale est une bête vénéneuse qui traque sa prochaine victime. Capturée par cette allure qui se veut puissante et mystérieuse, sa proie ne pourra que céder son âme au diable qui est le désir.
Cette saison, notre femme fatale nous fait l'honneur d'une mise en garde contre ses pouvoirs, à l'instar d'un avertissement, elle peint ses lèvres voluptueuses d'un bordeaux tant séducteur qu'énigmatique ; couleur qui miroite sa personne même. La citation de notre cher Montaigne peut dans ce cas être appliquée carrément à la lettre : " c'est moi que je peins".
C'est ainsi alors qu'en portant du rouge à lèvres bordeaux, elle nous dévoile son caractère séducteur et puissant, son caractère qui se veut dominant en tenant sa féminité comme arme. Toute dualité entre l'être et le paraître disparaît derrière ses yeux remplis d'une sincérité foudroyante : son extérieur affirmera  son être, son rouge à lèvres reflètera son caractère...

De Garance Doré

Backstage fashion show
Phillip Lim

dimanche 17 novembre 2013

Sans Nom ni Visage : L'Homme qui vit devant un Miroir...

Tel un forcené du paraître, l'homme fait de son allure un sujet d'exigence implacable. L'attention au détail qu'est portée sur son apparence exprime un fanatisme tant méticuleux que dérangé. Son oeil furtif agit comme un impératif intérieur, une sorte d'ascèse impassible et sans pitié aucune ; il est vrai, même le détail imperceptible prendra des grandeurs titanesques dans sa vision. Son esprit exige la perfection dans son être autant que dans son paraître, faisant de lui une créature maudite se sachant indubitablement incapable d'errer aux côtés des astres où règne la perfection.
Il vit devant un miroir et les autres sont le miroir, il ne pourra s'assurer de son existence qu'en la retrouvant dans le visages des autres. C'est pour cela qu'il poussera l'exactitude jusqu'au scrupule : tout dans sa tenue exige une signification, une raison, un but, elle doit provoquer et capturer le regard de l'autre, ce n'est qu'ainsi qu'il affirmera son existence. 
Cet homme, sans nom ni visage ni statut ni adresse, joue sa vie, faute de pouvoir la vivre. Il force les autres, qui ne sont autre que sa réflexion, à le créer lui-même. Seul, il ne sera personne, il ne sera rien, il n'existera pas...



jeudi 7 novembre 2013

Le Grunge : Un Cri révolté désirant faire de l'Irrationnel une Raison ...

Je crains qu'il soit temps désormais de rédiger un article sur le Grunge. Eh oui, il se propage dans les rues d'une manière théâtrale et exponentielle. C'est ainsi que j'ai été contrainte de décrypter et appréhender l'attitude de ce dernier. 
L'unique raison de son expansion est le fait que le style grunge a été élu comme nouvelle tendance de mode. En effet, à l'instar de sangsues menées par leur instinct grégaire, les individus s'agrippent à ce style nouveau et modèlent un fanatisme grandissant, faisant d'un simple style vestimentaire une loi nouvelle. N'est-ce pas chose de joie que de rajouter une règle à notre société si scrupuleusement architecturée, une règle imprégnée de valeurs et de jugements.
Néanmoins, avant de devenir une simple tendance de mode bénigne, le grunge était l'allégorie d'une pensée réfléchie et tourmentée : il était l'expression d'un homme révolté, d'un homme qui pousse un cri contre l'absurdité de son existence. De cette cruelle lucidité face au non sens de la vie et de cet esprit troublé, émane une colère impétueuse et implacable qui mène à désirer une allure tout autant déchirée et anarchique : le Grunge. En effet, la gratuité du monde est répondue par une révolte fiévreuse qui s'exprime à travers les tenues quelques peu provocantes voire même obscènes. Ainsi, l'absurdité apparente de l'allure grunge n'est que la représentation d'une fureur blessée qui n'admet qu'une vérité : le cri irrationnel...




Dries Van Notel Spring/Summer 2013


Photographié par Craig McDean

Les fameuses chemises à carreaux par exemple ne sont que la représentation d'une volonté d'ordre en passant d'une manière inévitable par le désordre. Nietzsche l'exprime à l'aide d'une métaphore : "Pour élever un sanctuaire nouveau, il faut abattre un sanctuaire, telle est la loi". Il est vrai, l'allure plutôt dure  du Grunge représente la volonté de destruction, d'anarchie au profit d'un ordre nouveau, d'un ordre juste qui germerait sur un sol lavé et épuré enfin. L'attitude du Grunge est justifiée précisément par l'absence de justification. L'individu est alors à la recherche, sans le savoir, d'une morale, d'une raison, bien qu'il s'efforce à anéantir toute valeur ; de l'irrationalité de sa vie, il désire crée une Raison...

samedi 26 octobre 2013

La sérénité de l'Hiver : Une mélodie symbiotique de corps et âme...

L'hiver annonce son arrivée ; furtivement il se faufile dans nos vies et s'en empare d'une manière dangereuse. Il est temps de sortir ses grosses mailles, de se couvrir avec son armature. Dévancera-t-on alors la froideur et l'austérité de l'hiver pour faire jaillir un quelque chose de doux et chaleureux, un quelque chose de caressant qui nous emplit d'un certain romantisme rêveur. 
Tel un poème de Prévert ou une symphonie de Tchaïkovsky, les oh, si douces textures, cachemire, mouton, fourrures émoustillent nos sensations et caressent notre peau. A l'instar d'une protection contre l'hostilité et la froideur de l'hiver, elles intensifient nos sens, éveillent en nous le sentiment d'harmonie et de sérénité qui émane de la chaleur, du confort du vêtement. Emergé alors par cette sensation d'unité avec soi et le monde, tout sentiment d'étranger à l'univers qui est le notre, de dualité entre corps et esprit, semble être effacé. N'ayant laissé place uniquement à cet apaisement réconfortant, cette sérénité légère et innocente, le rude hiver se voit alors être métamorphosé en un doux et chaleureux poème romantique, une symphonie chantant la beauté, la puérilité et la douceur de l'existence...









mercredi 23 octobre 2013

Le Déterminisme militaire : Une Esthétique inhumaine d'Ordre et d'Implacabilité...

Ce type d'impératif intérieur qui a germé dans la conscience de certaines personnes, cette foi aveugle placée dans un certain pouvoir supérieur, ce sot instinct grégaire qui poussent à une volonté d'ordre, ou plutôt à un besoin d'orde, au fil des années, tout ceci a maladroitement été catégorisé sous le nom de militarisme.
Certes le militarisme est un concept plutôt intéressant, néanmoins il n'est pas le véritable sujet de cet article ; sa coquille esthétique par contre l'est : la tenue militaire. Sa sévérité me fascine, son allure me demande de lui offrir une signification, de lui attribuer une symbolique.
L'implacabilité froide de la silhouette et des couleurs donne un quelque chose d'inhumain à l'individu, chose qui incarnerait également l'homme de guerre. Il est vrai, plusieurs artistes, en réaction à la première guerre mondiale, représentent dans leurs oeuvres la déshumanisation humaine.
La partie de cartes, Fernand Léger
La guerre, Marcel Gromaire
Aujourd'hui, l'allure militaire a pris un tournant presque provoquant, le militarisme a été travestit en une esthétique de mode : ce qui était auparavant la représentation d'un homme de guerre est devenu aujourd'hui une tendance de mode. Néanmoins, les racines de ces pièces vestimentaires demeurent encore. Ainsi, l'homme adhérant à la tendance militaire, qu'il en soit conscient ou non, projette une sévérité froide et acérée, une dureté de pierre. 
Telle la Gorgone qui avait le pouvoir de transformer en pierre quiconque qui la regardait, la militarisation a également fait de l'homme un objet, un pion supplémentaire sur un jeu d'échec communément appelé l'existence. C'est pourquoi, de nos jours encore, même si métamorphosée et ornementée par le modernisme et la culture changeante, la tenue militaire détient toujours un air de rigidité presque inhumaine. Ce caractère que porte l'allure militaire n'émane ni des couleurs, ni des matériaux, mais plutôt de l'attitude des habits, de leur histoire, de leur symbolique. Ces derniers chuchotent à ceux capables d'entendre les bruits inentendables les ténébreuses histoires de la guerre, les nuits froides et éternelles, les tourments du meurtre d'un semblable. Ces chuchotements rôdent encore autour des tenues militaires, ils ne sont pourtant visibles qu'à l'oeil furtif et observateur qui perçoit leur existence à travers l'allure de la tenue...












dimanche 13 octobre 2013

La Discordance entre Acteur et Décor : Une Source implacable de Beau...

Photographiée par le génie Craig McDean, la mannequin Saskia de Brauw devient l'allégorie de la mode dans le punk, de l'ordre dans le chaos, du beau dans le moche. Elle incarne les opposés, faisant de cette fatale collision une source de beauté nouvelle. Il est vrai, le photographe puise dans la noirceur pour en extraire une beauté pure et fraîche. La disparité entre l'allure de la mannequin et celle du décor prodigue à la scène un quelque chose de troublant et énigmatique. Désirant appréhender l'attitude et l'entendement de la scène qui se trouve être déchirée entre les deux pôles, on se retrouve nous mêmes paralysés dans ce choc perpétuel de deux infinis opposés.
L'étrangeté de la scène, sa discordance délibérée qui pourtant révèle une sincérité inopinée, nous laisse non si indifférents. Emerveillé par cette beauté nouvelle, le reste semble devenir pâle et sans vie aucune ; c'est dans les contrastes involontaires, les discordances naturelles que le Beau véritable se dévoilera...


"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013

"Couture Cash"
in W magazine
editorial octobre 2013


"Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu'il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu'il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente, et que c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau."
- Charles Baudelaire




"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013

"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013








samedi 12 octobre 2013

Le Mode troublée : Exaltation du désespoir et Victoire de la Chute...

Conséquemment à une période de légèreté, à une atmosphère sereine, apaisée et simpliste et, ayant adressé des louanges à la tenue "all white" de l'hiver dernier, au dandysme puriste et à la zen attitude des bohémiens, la chute est en proie à une ténébreuse révolution.
En effet, la dégaine boho chic de Isabel Marant par exemple a été transmutée en une attitude fataliste : l'allure de la griffe chante la victoire de la chute, le triomphe de la noirceur et la décadence de l'homme.
Le Mal du Siècle a déclaré sa venue lors des différentes Fashion Week avec une noirceur tant obscène qu'hostile : la vulgarité de Louis Vuitton, l'anarchie de l'exposition au Metropolitan Museum of Art, PUNK : chaos to couture ainsi que le grunge de Saint Laurent Paris sont des représentations de la révolte humaine, du drame de l'existence. Il est vrai, un quelque chose d'obscur se propage dans les rues et furtivement prendra possession de l'homme, faisant de lui un individu maudit, torturé, misérable, qui ressent pourtant un pouvoir malsain et corrompu. Cachée derrière les tenues, ricane la chute ; avec sadisme et dédain, elle annonce son apparition et se déclare souveraine de l'homme qui ne peut que céder à la loi de pesanteur, il se laisse alors porter par les miasmes des ténèbres, les dangereuses douceurs de l'obscurité et exalte, à travers sa tenue, son attitude et son allure, un désespoir impassiblement éternel... 

Louis Vuitton
collection printemps/été 2014
Louis Vuitton
collection printemps/été 2014






Isabel Marant
collection printemps/été 2014

Louis Vuitton
collection printemps/été 2014

Hélas, nous avions pourtant été avertis ; l'élévation, au moment de son apparition, prévient que son meilleur ami n'est autre que chute. Après le siècle de Lumières a bien apparu le Mal du siècle...


dimanche 6 octobre 2013

Le Fauvisme de Chanel : Une Collision délibérée entre Art et Mode...

Telle une peinture fauviste qui aurait pris vie, la collection du créateur Karl Lagerfeld émoustille nos yeux lors de la fashion week de Paris. Jaillissant de couleurs intenses et lumineuses, les mannequins de Chanel incarnent la sauvage violence expressive, tout en dégageant une sincérité fraîche et innocente qui émane de la pureté des couleurs.
Il est vrai, le génie aux lunettes noires a métamorphosé le Grand Palais en une galerie d'art. Voulant prodiguer à la mode sa gloire méritée, il l'expose comme un art et non comme une frivolité bénigne.
Au moment où les photos du défilé me sont apparues, une des portes de ma conscience s'est révélée à moi et le peintre Matisse a jaillit. Effectivement, son utilisation de couleurs intensément pures et agressives utilisées dans le but de démontrer un quelque chose de doux, léger et délicat miroite sur quelques points la pensée de Lagerfeld...

Luxe, calme et volupté (1904-1905)
Henri Matisse
Il est vrai, la maison de couture française laisse transparaître l'allure sauvage derrière le maquillage des mannequins et leurs tenues délibérément déchirées. Pourtant, même si invoquant une sauvagerie, les tenues exposent tout de même une pureté fraîche et puérile. Ayant affirmé la mode comme un art, Lagerfeld fait hommage à la symbolique de l'allure, à la pensée cachée derrière la tenue, au pouvoir de l'effet visuel...

collection printemps/été 2014

collection printemps/été 2014



collection printemps/été 2014