L'Epicurien...

L'Ecole philosophique fondée par Epicure en Grèce bien avant l'existence de notre chère Christ est bâtie sur des fondements qui sont ceux auxquels j'aspire.
Epicure centre sa vie sur la recherche du bonheur et de la sagesse dans le but d'atteindre un état d'ataraxie : une tranquillité totale de l'âme. Il désavoue ce qui est malheureusement vu comme une évidence : le bonheur n'est qu'éphémère et fugace par opposition à la calamité qui s'agrippe à nous comme une sangsue et suce notre sang provocant une lente mort sadique. Plusieurs siècles plus tard, écrivain français Charles Baudelaire prend conscience de cette malédiction qu'est la notre ; il conçoit l'idéal comme état éphémère qui n'existe que dans le passé et, le spleen (le lieu ou siège l'humeur noir) comme état éternel, enraciné en nous auquel on ne peut s'échapper que par la mort (ou pas, Baudelaire craint effectivement que même après la mort l'homme est damné aux déboires).
Il est vrai, le philosophe grec a confiance en un bonheur constant émanant d'une sérénité de l'esprit qui ne vient qu'en bannissant les plaisirs non utiles à la vie qui est la notre. Il professe que pour devancer la souffrance qui est la condition même de l'homme, il faut chasser tout désir qui n'est ni naturel ni nécessaire. Les désirs humains miroitent un manque, delà découle cette insatisfaction qui empêche l'âme de trouver quelconque apaisement pour être finalement en mesure d'errer dans la légèreté de la vie. 
Hélas, l'homme ne cesse de désirer et, c'est précisément cette avidité insatiable de possession, de connaissance et de compréhension qui l'ensevelit dans le bas monde. Portant des chaînes autour de ses poignets, il est soumis à la pesanteur et lourdeur des son âme tant désireuse et inassouvie ; envieuse, celle-ci l'empêche de s'élever et retrouver cet état d'ataraxie qui promet un bonheur éternel.


Dans son oeuvre Le Gai Savoir, Friedrich Nietzsche prononce quelques mots sur Epicure que je trouve qui ont une sincère profondeur et beauté : 
" Oui, je suis fier de sentir le caractère d'Epicure autrement que n'importe qui peut-être, et dans tout ce qu'il m'est donné d'entendre ou de lire de lui, de jouir du bonheur vespéral de l'antiquité : - je vois ses yeux contempler une mer vaste et argentine, par-delà les falaises du rivage sur lesquelles repose le soleil, tandis que de grands et petits animaux s'ébattent dans sa lumière, aussi sûrs et calmes que cette lumière et ce regard. Pareil bonheur, seul quelqu'un qui souffre sans cesse a pu l'inventer, le bonheur d'un oeil au regard de qui la mer de l'existence s'est apaisée, et qui n'arrive à se repaître assez du spectacle de sa surface et de cet épiderme océanien bigarré, délicat et frissonnant : il n'y eut jamais auparavant pareille modestie de la volupté."

L'épicurien de la mode parce que je désire atteindre un jour un état d'âme tant épuré, tant propre et véritable qu'il reflèterait mon allure. Il est vrai, mon attitude, mon esprit se voient être révélés dans ma coquille extérieure ; ainsi dû à mes pensées chaotiques et précaires, mes tenues expriment un caractère très changeant. 
J'aspire à une allure délavée de toute valeur qui ne peut être déclarée comme mienne : une allure dénudée de tout instinct grégaire, une allure qui serait ma propre oeuvre, l'incarnation de mon moi. Au moment où cette oeuvre aura pris naissance, où l'existence qui est la mienne sera véritablement ma propre création, ce moment sera définit comme l'atteinte de l'ataraxie absolue, car j'aurai finalement commencer à exister véritablement et non pas simplement être homme que je suis.
Pour le moment, malheureusement, mon chemin menant à cet état d'âme est tout sauf droit, il s'aventure de gauche à droite faisant de ma vie un réel labyrinthe implacable, delà émane la discordance apparente de mes tenues. Leur irrationalité n'est que l'expression de ma recherche intérieure, de ma volonté de trouver une réalité supérieure.
Esprit épuré, allure épurée, voilà ce que je désire. Quand, ou plutôt si j'assouvi ce désir rongeur, aurai-je le droit de me nommer l'épicurien de la mode. En effet, il est un individu qui projette une sincérité qui lui est propre, que lui même a créée, un apaisement envieux qui professe un bonheur pur, dénudé de l'angoisse et le drame de l'être humain.

Affirmant tant de crétinerie folle, je pourrais être perçue comme artiste, comme poète, comme insensée. mais hélas, je ne suis qu'homme, homme maudit qui désire offrir du sens à toute absurdité de la vie, à son existence même...

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