What is reality, what is imagery; are you real, are you image.
L'univers de l'image se présente comme un idéal indiscutable et inaccessible
; indiscutable, car elle a le monopole de l’apparence et inaccessible, car
toujours poussera-t-elle les limites, toujours inventera-t-elle un bonheur
plus intense, plus merveilleux, plus prometteur de joie (ne sommes-nous
pas déjà arrivé à un iPhone 6... Mais croyez-nous jeunes gens, l’iPhone 7
sera d’autant plus performant !)
C’est alors que les publicités créent en nous des nécessités et à mesure
que ces nécessités sont socialement rêvées, le rêve devient nécessaire.
Il devient nécessaire, car il est le seul moyen de goûter à cet idéal, il est
le seul moyen de toucher à cette réalité illusoire désormais convoitée
par tout le monde.
Nous voilà alors constamment endormis, mais notre désir de dormir
s’accroît parallèlement à l’imagerie qui se propage. Les deux grandissent
ensemble et les deux se nourrissent l’un de l’autre.
Mais c’est ainsi depuis toujours que fonctionne l’être humain : il mène
sa vie endormi dans l’attente de ce quelque chose de meilleur, de ce
bonheur soit disant divin.
Certain que la vie sur terre n’était que passagère en attente de la
véritable vie auprès de Dieu et le paradis, chaque action sur terre était
dédiée à l’obtention du Salut, à la promesse du paradis d’après vie.
Même situation des siècles et des siècles plus tard, avec simplement
une différente manière de l’exprimer. Il est devenu certitude dans notre
cerveau que la vie telle que nous la menons n’est pas suffisante, elle n’est
pas satisfaisante, inassouvi jusqu’au bout, le paradis se trouve ailleurs.
Et, cet ailleurs se trouve désormais sur nos affiches publicitaires, sur
l’écran de nos télévisions ; il se trouve dans ce bonheur paradisiaque
véhiculée par la représentation imagée d’un idéal.
Mais encore une fois, depuis toujours, l’être humain crée des objets de
vénération.
Aujourd'hui désormais, nous vivons dans une époque qui est la reconstruction matérielle de l’illusion religieuse : nous n’avons que fait
de transposer nos divinités du Ciel à ce bas-monde, mais toujours est-il
qu’il nous faut vénérer un quelque chose, il nous faut être assujetti à un
quelque chose de plus puissant, il nous faut être esclaves d’un guide.
Tout comme nous ne sommes pas la création de Dieu, mais il est la notre
; la publicité et ses mensonges sont tout autant notre création, mais
pourtant nous voilà esclaves de notre propre création.
Plus que ça, voilà que cette création a comme pris une vie en soi et nous
en sommes sa marionnette, nous avons comme passivement accepté sa
tyrannie : par sa manière d’apparaître sans réplique, l’imagerie est le
tyran parfait et nous sommes à genoux. Elle a le monopole de l’apparence
et nous, comme hypnotisés par sa promesse au bonheur, sommes ses
esclaves dévoués.
Victimes de l’illusion d’un idéal, nous vivons dans un monde d’avenir et ceci
nous empêche alors de se réconcilier avec le réel. Mais la déconstruction
des idoles, est-elle possible, est-elle réellement voulu par l’être humain?...
C’est en inventant le mensonge d’un monde idéal qu’on a fait perdre à la
réalité sa valeur, sa signification, sa véracité. L’humanité même en est
devenue menteuse et fausse.
C’est toujours au nom de l’idéal qu’on va critiquer le réel, c’est toujours
au nom de l’au-delà qu’on va critiquer l’ici-bas, c’est toujours au nom du
Ciel qu’on va critiquer la Terre. En finalement, c’est toujours au nom de
l’imagerie publicitaire qu’on va blâmer notre sort présent.
Nous avons inventer l’idéal pour nier le réel, c’est cela le vrai nihilisme.
Impossible de faire autrement, le nihilisme est-il notre seul moyen de
survie? Une sorte de drogue qui nous empêcherait de se réconcilier avec
le présent?...
SOCIAL HYPNOSIS photography David Godichaud Concept realisation Yumna Mirza |
SOCIAL HYPNOSIS photography David Godichaud Concept realisation Yumna Mirza |
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Un pop-Art qui aurait comme baigné dans un liquide chimique rejaillit à la surface et révèle le délicieux poison qu’est l’univers de l’imagerie.
Comme submergé par un trop plein d’informations, SOCIAL HYPNOSIS nous tient captif dans un sommeil perpétuel duquel on refuse de sortir.
Plongé dans un rêve toxique, aurait-on fait de la consommation notre nouvelle drogue et de la publicité notre fournisseur le plus fiable?
SOCIAL HYPNOSIS photography David Godichaud Concept realisation Yumna Mirza |