samedi 26 octobre 2013

La sérénité de l'Hiver : Une mélodie symbiotique de corps et âme...

L'hiver annonce son arrivée ; furtivement il se faufile dans nos vies et s'en empare d'une manière dangereuse. Il est temps de sortir ses grosses mailles, de se couvrir avec son armature. Dévancera-t-on alors la froideur et l'austérité de l'hiver pour faire jaillir un quelque chose de doux et chaleureux, un quelque chose de caressant qui nous emplit d'un certain romantisme rêveur. 
Tel un poème de Prévert ou une symphonie de Tchaïkovsky, les oh, si douces textures, cachemire, mouton, fourrures émoustillent nos sensations et caressent notre peau. A l'instar d'une protection contre l'hostilité et la froideur de l'hiver, elles intensifient nos sens, éveillent en nous le sentiment d'harmonie et de sérénité qui émane de la chaleur, du confort du vêtement. Emergé alors par cette sensation d'unité avec soi et le monde, tout sentiment d'étranger à l'univers qui est le notre, de dualité entre corps et esprit, semble être effacé. N'ayant laissé place uniquement à cet apaisement réconfortant, cette sérénité légère et innocente, le rude hiver se voit alors être métamorphosé en un doux et chaleureux poème romantique, une symphonie chantant la beauté, la puérilité et la douceur de l'existence...









mercredi 23 octobre 2013

Le Déterminisme militaire : Une Esthétique inhumaine d'Ordre et d'Implacabilité...

Ce type d'impératif intérieur qui a germé dans la conscience de certaines personnes, cette foi aveugle placée dans un certain pouvoir supérieur, ce sot instinct grégaire qui poussent à une volonté d'ordre, ou plutôt à un besoin d'orde, au fil des années, tout ceci a maladroitement été catégorisé sous le nom de militarisme.
Certes le militarisme est un concept plutôt intéressant, néanmoins il n'est pas le véritable sujet de cet article ; sa coquille esthétique par contre l'est : la tenue militaire. Sa sévérité me fascine, son allure me demande de lui offrir une signification, de lui attribuer une symbolique.
L'implacabilité froide de la silhouette et des couleurs donne un quelque chose d'inhumain à l'individu, chose qui incarnerait également l'homme de guerre. Il est vrai, plusieurs artistes, en réaction à la première guerre mondiale, représentent dans leurs oeuvres la déshumanisation humaine.
La partie de cartes, Fernand Léger
La guerre, Marcel Gromaire
Aujourd'hui, l'allure militaire a pris un tournant presque provoquant, le militarisme a été travestit en une esthétique de mode : ce qui était auparavant la représentation d'un homme de guerre est devenu aujourd'hui une tendance de mode. Néanmoins, les racines de ces pièces vestimentaires demeurent encore. Ainsi, l'homme adhérant à la tendance militaire, qu'il en soit conscient ou non, projette une sévérité froide et acérée, une dureté de pierre. 
Telle la Gorgone qui avait le pouvoir de transformer en pierre quiconque qui la regardait, la militarisation a également fait de l'homme un objet, un pion supplémentaire sur un jeu d'échec communément appelé l'existence. C'est pourquoi, de nos jours encore, même si métamorphosée et ornementée par le modernisme et la culture changeante, la tenue militaire détient toujours un air de rigidité presque inhumaine. Ce caractère que porte l'allure militaire n'émane ni des couleurs, ni des matériaux, mais plutôt de l'attitude des habits, de leur histoire, de leur symbolique. Ces derniers chuchotent à ceux capables d'entendre les bruits inentendables les ténébreuses histoires de la guerre, les nuits froides et éternelles, les tourments du meurtre d'un semblable. Ces chuchotements rôdent encore autour des tenues militaires, ils ne sont pourtant visibles qu'à l'oeil furtif et observateur qui perçoit leur existence à travers l'allure de la tenue...












dimanche 13 octobre 2013

La Discordance entre Acteur et Décor : Une Source implacable de Beau...

Photographiée par le génie Craig McDean, la mannequin Saskia de Brauw devient l'allégorie de la mode dans le punk, de l'ordre dans le chaos, du beau dans le moche. Elle incarne les opposés, faisant de cette fatale collision une source de beauté nouvelle. Il est vrai, le photographe puise dans la noirceur pour en extraire une beauté pure et fraîche. La disparité entre l'allure de la mannequin et celle du décor prodigue à la scène un quelque chose de troublant et énigmatique. Désirant appréhender l'attitude et l'entendement de la scène qui se trouve être déchirée entre les deux pôles, on se retrouve nous mêmes paralysés dans ce choc perpétuel de deux infinis opposés.
L'étrangeté de la scène, sa discordance délibérée qui pourtant révèle une sincérité inopinée, nous laisse non si indifférents. Emerveillé par cette beauté nouvelle, le reste semble devenir pâle et sans vie aucune ; c'est dans les contrastes involontaires, les discordances naturelles que le Beau véritable se dévoilera...


"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013

"Couture Cash"
in W magazine
editorial octobre 2013


"Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu'il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu'il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente, et que c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau."
- Charles Baudelaire




"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013

"Couture Clash"
in W magazine
editorial octobre 2013








samedi 12 octobre 2013

Le Mode troublée : Exaltation du désespoir et Victoire de la Chute...

Conséquemment à une période de légèreté, à une atmosphère sereine, apaisée et simpliste et, ayant adressé des louanges à la tenue "all white" de l'hiver dernier, au dandysme puriste et à la zen attitude des bohémiens, la chute est en proie à une ténébreuse révolution.
En effet, la dégaine boho chic de Isabel Marant par exemple a été transmutée en une attitude fataliste : l'allure de la griffe chante la victoire de la chute, le triomphe de la noirceur et la décadence de l'homme.
Le Mal du Siècle a déclaré sa venue lors des différentes Fashion Week avec une noirceur tant obscène qu'hostile : la vulgarité de Louis Vuitton, l'anarchie de l'exposition au Metropolitan Museum of Art, PUNK : chaos to couture ainsi que le grunge de Saint Laurent Paris sont des représentations de la révolte humaine, du drame de l'existence. Il est vrai, un quelque chose d'obscur se propage dans les rues et furtivement prendra possession de l'homme, faisant de lui un individu maudit, torturé, misérable, qui ressent pourtant un pouvoir malsain et corrompu. Cachée derrière les tenues, ricane la chute ; avec sadisme et dédain, elle annonce son apparition et se déclare souveraine de l'homme qui ne peut que céder à la loi de pesanteur, il se laisse alors porter par les miasmes des ténèbres, les dangereuses douceurs de l'obscurité et exalte, à travers sa tenue, son attitude et son allure, un désespoir impassiblement éternel... 

Louis Vuitton
collection printemps/été 2014
Louis Vuitton
collection printemps/été 2014






Isabel Marant
collection printemps/été 2014

Louis Vuitton
collection printemps/été 2014

Hélas, nous avions pourtant été avertis ; l'élévation, au moment de son apparition, prévient que son meilleur ami n'est autre que chute. Après le siècle de Lumières a bien apparu le Mal du siècle...


dimanche 6 octobre 2013

Le Fauvisme de Chanel : Une Collision délibérée entre Art et Mode...

Telle une peinture fauviste qui aurait pris vie, la collection du créateur Karl Lagerfeld émoustille nos yeux lors de la fashion week de Paris. Jaillissant de couleurs intenses et lumineuses, les mannequins de Chanel incarnent la sauvage violence expressive, tout en dégageant une sincérité fraîche et innocente qui émane de la pureté des couleurs.
Il est vrai, le génie aux lunettes noires a métamorphosé le Grand Palais en une galerie d'art. Voulant prodiguer à la mode sa gloire méritée, il l'expose comme un art et non comme une frivolité bénigne.
Au moment où les photos du défilé me sont apparues, une des portes de ma conscience s'est révélée à moi et le peintre Matisse a jaillit. Effectivement, son utilisation de couleurs intensément pures et agressives utilisées dans le but de démontrer un quelque chose de doux, léger et délicat miroite sur quelques points la pensée de Lagerfeld...

Luxe, calme et volupté (1904-1905)
Henri Matisse
Il est vrai, la maison de couture française laisse transparaître l'allure sauvage derrière le maquillage des mannequins et leurs tenues délibérément déchirées. Pourtant, même si invoquant une sauvagerie, les tenues exposent tout de même une pureté fraîche et puérile. Ayant affirmé la mode comme un art, Lagerfeld fait hommage à la symbolique de l'allure, à la pensée cachée derrière la tenue, au pouvoir de l'effet visuel...

collection printemps/été 2014

collection printemps/été 2014



collection printemps/été 2014