Le retour du minimalisme miroiterait alors le retour du passé lointain, du passé oublié et éperduement caché sous la poussière de nos sociétés, de nos cerveaux hébétés. Après un élan euphorique d'ornementation excessive, d'exaltation surdimensionnée, de "progrès" incessants, le temps se serait-il finalement arrêté? Les eaux qui créaient d'antan de la fausse profondeur dû à leur agitation injustifiable, se seraient-elles calmées.
La divine sérénité qu'a retrouvée la mer se verra alors être reflétée dans l'âme de l'homme, une âme enfin délivrée de ses désirs vaniteux. Les eaux calmes de l'homme épuré qui paraissent sans vie aucune sont en réalité celles-là seules qui ont de la vie, de la profondeur. C'est ainsi que l'allure minimaliste expose un quelque chose d'insipide illusoire uniquement, car c'est précisément cette dernière qui est la plus profonde, la plus réfléchie. Ce style n'exprime rien à l'homme passif, il demeure muet et paraît dépourvu de vie, mais derrière sa pâleur apparente transparaît un esprit penseur. En effet, le minimalisme véritable ne peut être acquis qu'après une prise de conscience, une lucidité totale qui émane de longues recherches scrupuleuses et exigeantes. Après seulement l'homme sera-t-il réellement épuré...


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